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Préambule

1 - PUBLICITÉ MENSONGÈRE 1 Je ne commencerai pas ce livre par la formule usuelle chers amis lecteurs parce que vous n’êtes pas mes amis. Un jour, peut-être… on verra. 2 Je trouve vachement superficiels les gens qui parlent d’amitié trop vite. Soit, vous vous arrêtez à me lire. M’aimerez-vous ? Quand bien même, si je suis dans la merde, que ferez-vous ? Mouais, bof… laisse béton ! Je préfère éviter de me foutre dans la merde et chercher d’autres critères de reconnaissance de l’amitié. 3 Certaines personnes disent parfois d’un ouvrage : « ce livre est mon ami » tant ce qu’ils y puisent les aide à maîtriser une technique, à réfléchir, à rêver… Mon ami , c’est celui-là, pas un autre. Nul ne donne son amitié à n’importe quel livre avant de l’avoir lu. Enfin, je crois. 4 L’amitié, ça s’apprivoise lentement, ligne après ligne, si le courant passe. Moi, depuis que je sais lire, si j’ouvre un livre pour la première fois et tombe sur le fatidique chers amis lecteurs , ça m’énerve, genre

chapitre 1 Viol d'enfant

1 - HORS NORME 1 Soi-disant, si la société n’existait pas, on risquerait d’être confronté à un problème de viol. S’il faut parler de quelque chose d’aussi moche que le viol, autant le faire tout de suite. Qu’on en soit débarrassé ! Justement, à ce propos, j’avais eu une discussion avec ma mère, quand j’avais neuf ans. 2 Que pouvais-je avoir à dire sur le sujet à neuf ans ? J’ignorais ce qu’est un viol au sens où l’entendent les policiers, tout comme j’ignorais ce qu’est faire l’amour au sens où l’entendent les biologistes. Néanmoins, les biologistes ne connaissent dans leurs laboratoires ni viol ni amour. Seul l’accouplement est scientifiquement observable. La notion de viol naît des sentiments et ressentiments avant d’être normalisée dans les commissariats de police suivant des critères établis par je ne sais qui et répondant aux intérêts de je ne sais qui. 3 Moi, l’accouplement, je ne me doutais pas que cela existât. J’ai découvert ce qu’est le viol le jour où j’ai vu Nadia se

chapitre 2 Le massacre d'Hérode

1 - LES VICTIMES DE L'AUTORITÉ 1 « Oh ! ben alors, si ça s’appelle l’avortement, tout va bien ! » 2 Tant que le concept planait dans les méandres de mon inconscient, rôdait comme un grand méchant loup dans la forêt obscure de mes rêves nocturnes, il me tourmentait sans que j’en eusse conscience. 3 Par contre, dès lors qu’il fut justifié par des mots savants tels que grossesse prématurée et imposé par l’autorité parentale, j’étais rassurée. Le grand méchant loup n’était plus qu’un bon gros toutou domestiqué. D’ailleurs, quand les grandes personnes usent d’autorité, ne jurent-elles pas tous leurs saints que c’est pour notre bien ? Elles prennent leurs responsabilités, après tout. 4 « Comment ça, tout va bien parce que ça s’appelle l’avortement ? » questionna ma mère. Elle ne comprenait pas mon revirement. « Alors, si je t’envoyais chez le docteur te faire avorter, tu obéirais sans rien dire ? - J’aurais le droit de pas obéir ? » demandai-je prudemment. 5 « Ben… tu réagirais